Présentation

Depuis les années 1980, les peuples autochtones du bassin amazonien et des Antilles ont fait l’objet d’un intérêt renouvelé de la part des chercheurs en sciences humaines qui ont apporté des éclairages nouveaux, tranchant souvent avec les traditions historiographiques anciennes. Ces travaux ont notamment permis une réévaluation des écrits des voyageurs, des missionnaires et des administrateurs coloniaux des XVIe -XVIIIe siècles, longtemps considérés comme des témoignages objectifs et infaillibles sur les populations amérindiennes. En outre, la multiplication des lieux d’observation – la culture matérielle, les faits de langue, les phénomènes socio-politiques, etc. – a conduit à mettre en évidence le fort degré d’imbrication des pratiques quotidiennes entre les groupes autochtones insulaires et continentales, mais aussi avec les populations allochtones d’Europe et d’Afrique, et ce, bien au-delà des seuls antagonismes amplifiés par les sources coloniales. À l’opposé d’une perception dichotomique, l’entremêlement et les dynamiques de cohabitation ont donné lieu, d’une part, à l’émergence de nouvelles identités et pratiques et, d’autre part, à la continuité des sociétés dans leur diversité comme à des formes variées de ruptures.

La dimension inter-régionale de ce colloque interdisciplinaire nous aidera à définir les réseaux tissés par les peuples autochtones des Amériques, notamment de l’Amérique du Sud et des Caraïbes, voire de l’Amérique centrale. Les perspectives historiques, évolutives et contemporaines des spécialistes en anthropologie, en archéologie, en ethnologie, en histoire, en linguistique et en sociologie, permettront de mieux saisir les multiples facettes de la transmission historique et culturelle, de la construction des identités et des modes d’interprétation de la mémoire patrimoniale des autochtones.

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